Quelques conseils pour ne pas rater sa présentation orale
Voici quelques suggestions et conseils rassemblés dans une
liste non exhaustive, tout n'est pas à prendre à la lettre. En
effet, il faut à tout prix éviter de
tomber dans l'excès de vouloir trop bien faire en tentant
suivre toutes ces recommandations en même temps.
Ces conseils sont à suivre dans le cadre d'une présentation
orale utilisant des transparents (par rétroprojecteur ou par
vidéoprojecteur). Cette liste n'est pas forcément restreinte
au cas d'une soutenance, elle peut être utile pour toute sorte
d'exposé en public dans un contexte assez formel (études ou
professionnel).
Tout d'abord, il faut être dans l'optique d'expliquer
son travail, de la manière la plus pédagogique
possible. L'auditoire cherche d'abord à comprendre la
présentation avant d'évaluer sa forme et son contenu. S'il ne
comprend rien, la présentation n'aura servi à rien. Ainsi, la
présentation orale et les transparents doivent être effectués
avec un souci de clarté et de lisibilité.
Le déroulement d'une présentation orale
Les présentations orales suivent en général le même
plan. Il est assez périlleux de s'en écarter, même si des
adaptations sont possibles. Voici les points essentiels qu'il
faut garder à l'esprit lors de la préparation de son exposé.
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Il faut impérativement commencer par se présenter,
présenter son travail et le contexte de sa réalisation
(voir les remarques sur le premier transparent).
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Lors de l'exposé, il faut bien dégager et mettre en
valeur le travail personnel ou l'innovation par
rapport à tout ce qui est connu ou standard, même si cette
derniere partie est rendue nécessaire pour avoir un exposé
compréhensible. Pour cela, il est utile de se baser sur
des références bibliographiques (livres, articles, notes
de cours, exposés précédents dans le cadre d'un congrès,
etc).
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Le contenu de l'exposé doit être adapté à
l'auditoire. Si le sujet présenté est nouveau ou
éloigné des connaissances de l'auditoire, si le niveau ou
les connaissances de l'auditoire sont hétérogènes, il faut
esssayer de raccrocher le contenu à ce que l'auditoire
peut connaître déjà. En outre, le niveau de l'exposé doit
être adapté à celui de l'auditoire : pas de banalités ni
de trivialités, le contenu doit être consistant.
-
L'exposé doit s'achever par une
conclusion. Celle-ci doit faire le point sur le
travail effectué tout en le replaçant dans son contexte.
Une partie sur les perspectives qui pourraient
suivre le travail présenté n'est pas indispensable. Si
elle est incluse, attention à ne pas être trop ambitieux,
mieux vaut s'en tenir aux travaux en cours et aux travaux
qui seront abordés dans un futur immédiat.
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Pour clore l'exposé et le signifier à l'auditoire,
il est d'usage de dire une phrase comme « Je vous remercie
de votre attention. ».
Les transparents (diapos)
Les transparents constituent le socle de la présentation
orale. Une présentation orale avec des transparents
illisibles, sales, surchargés ou trop lapidaires a de grandes
chances d'être ratée. Cela peut être même assimilé à du mépris
de l'orateur envers l'auditoire. A contrario, de bons
transparents permettent à l'auditoire de suivre plus facilement
l'exposé. De même, l'orateur dispose d'une base solide sur
laquelle s'appuyer. Finis donc les trous de mémoire, les doutes
du type "Ai-je bien dit tout ce qu'il y avait à dire à propos
de ce transparent ?", etc.
Voici donc en vrac quelques conseils pour réaliser des
transparents.
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Un transparent doit être lisible. La police, les
couleurs (texte, fond) doivent être choisies avec attention.
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Un transparent doit pouvoir comporter au plus une douzaine
de lignes. Mais attention à ne pas remplir un transparent
de douze lignes de texte, certaines lignes doivent être
vides pour aérer le transparent.
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Il vaut mieux éviter les longues phrases, souvent
difficiles à lire, sans tomber non plus dans un style
télégraphique. Si des abbréviations sont utilisées, penser
à donner leur signification, au moins à l'oral.
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Les fautes d'orthographe sont absolument interdites !
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Les mots importants doivent être mis en évidence
(gras, couleur ou encadrement). Mais attention à l'abus.
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Le premier transparent doit être un transparent de
présentation, comportant le titre de l'exposé, le nom
de l'orateur et de ses éventuels collaborateurs, leurs
affiliations (filière universitaire, laboratoire,
entreprise...) et le contexte de la présentation
(soutenance, groupe de travail, séminaire...).
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Le premier transparent permet de présenter assez
vite et de façon synthétique le cadre de l'exposé, le
sujet, le contexte, l'intérêt du travail... avant de
commencer par des études abstraites ou théoriques.
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Le second transparent résume le plan de
l'exposé. Ce transparent n'est pas obligatoire, mais
il permet de détailler le contenu de la présentation et
l'auditoire peut s'en servir de base pour se repérer au
fur et à mesure de l'exposé. Il est d'ailleurs possible,
lors d'une longue présentation, de le remettre lorsque
l'on aborde une nouvelle partie, pour la situer dans le
plan de l'exposé.
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Un transparent ne doit contenir au plus qu'un
seul thème ou qu'une seule idée. Il peut être utile
pour cela d'associer un titre à chaque transparent.
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Le temps lors de la présentation orale associé à
chaque transparent doit être sensiblement le même. Il
faut éviter les transparents sur lesquels on s'étend plus
de cinq minutes et inversement, il ne faut jamais passer
un transparent à toute vitesse : soit on le passe parce
qu'il a un intérêt et on y consacre au moins le temps
qu'il faut pour dire une phrase et pour que l'auditoire
puisse voir ce qu'il contient, soit on saute !
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Il faut veiller à ce que les figures soient
visibles. Si des pointillés sont utilisés, les
points doivent être gros. De même, les couleurs des lignes
doivent être bien voyantes.
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Les figures doivent être
compréhensibles. Les tracés doivent être
accompagnés d'une légende, les axes nommés, voire
commentés (dans le cas de l'utilisation d'une échelle
logarithmique par exemple). Il n'est d'ailleurs pas
inutile de repréciser à l'oral toutes ces informations,
même si elles sont déjà indiquées sur le transparent.
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Une présentation doit comporter un transparent de
conclusion. Attention, celui-ci reste bien souvent
visible longtemps puisqu'il clôt la présentation et n'est
pas forcément enlevé lors de la séance de questions. Il
doit donc être particulièrement soigné.
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Lors d'une présentation vidéo, les transitions
un peu fantaisistes entre transparents sont à
éviter. C'est bien souvent laid et ça n'apporte rien à la
présentation.
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Dans le cas d'une présentation utilisant un
rétroprojecteur, il faut ranger les transparents
déjà exposés. Il est bien compliqué de trouver un
transparent pour répondre à une question lorsqu'ils sont
disposés en vrac sur la table, voire sur le sol.
-
On peut éventuellement prévoir des transparents
supplémentaires pour répondre à des questions
attendues, mais il faut décider avant la présentation
quels transparents ne seront pas montrés, plutôt que de
faire son choix en cours d'exposé.
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Il faut autant que possible s'informer sur le
matériel disponible lors de la présentation :
compatibilité entre logiciels pour une vidéoprojection
(prévoir éventuellement des transparents de secours),
couleur du fond sur lequel est projeté l'image, voire le
revêtement du sol (pour éviter les chaussures qui couinent
au moindre pas !).
La présentation orale
L'objectif d'une présentation orale doit être celui
d'expliquer un travail effectué. C'est un exercice qui
doit donc plus s'apparenter à de l'enseignement qu'à une
récitation. Une présentation réussie est une présentation
durant laquelle l'auditoire aura compris le travail
effectué. Ces remarques sont d'autant plus valables lorsque
l'orateur est un étudiant et que l'auditoire (le jury) est
composé de professeurs. En effet, dans ce type de cas,
l'orateur a bien souvent tendance à dévaloriser son travail, à
estimer que tout paraît trivial à l'auditoire, ce qui est
généralement faux.
Voici une liste de conseils à garder en mémoire. Bien sûr, la
plupart sont à double tranchant. Par exemple, ne pas être
timide ne signifie pas être trop à l'aise. Tout est
histoire d'équilibre entre les conseils qui suivent (et
d'autres qui auraient été oubliés) et sa propre personnalité.
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Par définition, l'auditoire doit entendre ce que l'orateur
dit. Il faut parler de manière intelligible :
- articuler,
- parler à voix haute,
- ni trop lentement, ni trop rapidement,
- varier les tons, mais pas trop,
- respirer,
- utiliser des phrases courtes,
- faire des pauses (lors du changement de transparent
par exemple).
-
Il faut parvenir à se sentir à l'aise et rester
concentré tout au long de la présentation.
-
L'auditoire doit comprendre ce qui est
expliqué. Pour cela, il ne faut pas hésiter à
répéter un point clef de l'exposé si on sent que
c'est nécessaire. Si le cadre n'est pas trop formel, on
peut même solliciter l'auditoire pour savoir s'il a
compris.
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Les expressions comme "ce truc", "ce machin", "on
bidouille"... sont à bannir. Il vaut mieux utiliser
"cette expression", "ce résultat", "après quelques
calculs"...
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Les transparents ne sont qu'une base, il faut
éviter de les lire mot à mot. Idéalement, les transparents
ne doivent comporter que les mots-clefs nécéssaires et
tout ce qui ne peut pas être dit oralement : formules
mathématiques, dessins, figures. Ainsi, les notes ou
anti-sèches deviennent inutiles.
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L'auditoire doit pouvoir lire les transparents : il
faut se tenir à l'écart de l'image projetée et bien
veiller à ne pas se placer devant le projecteur. Le plus
sûr est de se tenir à côté de l'endroit où l'image est
projetée et de ne se déplacer que pour changer de
transparent et pour pointer des points importants sur les
transparents.
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L'attitude joue un rôle très important. Il faut
notamment éviter les mains dans les poches, l'air
dilettante ou nonchalant (et à l'opposé, un comportement
hyperactif).
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Il faut regarder l'auditoire le plus possible, tout
en évitant de fixer dans les yeux une seule personne
durant tout l'exposé. C'est à l'auditoire qu'est adressé
l'exposé et non au rétroprojecteur ou à ses chaussures.
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Il vaut mieux utiliser un bâton au tableau ou un
stylo sur le rétroprojecteur que de montrer du
doigt pour indiquer quelque chose sur un transparent. Mais
attention à ne pas s'amuser avec (comme faire la majorette
avec le bâton ou faire cliqueter sans cesse le stylo).
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Il est nécessaire, voire primordial, d'effectuer
plusieurs répétitions de son exposé. Tout d'abord,
cela permet d'en évaluer la durée. Ensuite, les
éventuelles carences dans les transparents, les problèmes
d'enchaînement et les hésitations sont facilement
détectables à l'oral. Ces répétitions doivent être faites
si possible devant un auditoire, et en tout cas à voix
haute.
Voilà donc quelques conseils donnés dans le désordre. La liste
n'est pas exhaustive et n'est pas forcément adaptée à tout le
monde. Néanmoins, ce sont des conseils de base à agrémenter de
touches personnelles au fur et à mesure des présentations.